A quelques jours du "Grenelle de l'Environnement", la grande concertation qui doit permettre de se saisir de l'urgence écologique, les Français donnent leurs priorités dans un sondage Ifop. Si les pesticides et matériaux non recyclables n'ont pas la cote, la voiture personnelle reste une chasse gardée, à laquelle on ne veut pas toucher.
Pour relever le défi écologique, les Français disent halte aux pesticides et aux matériaux non recyclables, mais pas touche à ma voiture ! C'est en substance le résultat d'un sondage Ifop/TBWA Non Profit publié en exclusivité par le JDD, qui évalue les attentes et les priorités de l'opinion quant aux mesures à adopter dans le cadre du Grenelle de l'environnement. Lancée en juillet dernier, cette vaste réflexion doit en effet déboucher fin octobre sur une série de réponses concrètes à la crise écologique.
Selon l'enquête Ifop, deux mesures s'imposent: 81% des Français souhaitent la limitation de l'utilisation des pesticides dans l'agriculture et une meilleure gestion des déchets via une augmentation de 20 à 50% de la part des matériaux recyclables dans la composition des produits. Une nette majorité de sondés (63%) jugent aussi "très prioritaire" la mise aux normes environnementales des logements. Le bio est une idée qui fait également son chemin: 54% des Français sont désormais d'accord avec l'objectif d'atteindre 10% des terres agricoles consacrées à l'agriculture biologique d'ici cinq ans.
OGM et EPR, les inconnus dans la maison
En revanche, sur les deux sujets les plus polémiques du Grenelle, les Français montrent qu'ils ont surtout besoin d'informations pour pouvoir se prononcer. Si l'interdiction de la culture des OGM est considérée comme très prioritaire par 53% des sondés, près d'un quart d'entre eux avouent ne pas bien connaître le sujet. Sur la suspension de tout nouveau programme nucléaire, notamment la construction de l'EPR, c'est encore plus flagrant: 35% avouent ne pas maîtriser ce dossier.
Enfin, l'urgence écologique semble trouver rapidement ses limites dès que l'automobile est en question. La majorité des personnes interrogées (69%) estiment que les péages routiers à l'entrée des grandes villes sont loin d'être une priorité. Quant à une éventuelle baisse de 10 km/h de la vitesse autorisée sur les routes, pourtant soutenue depuis peu par la Fédération nationale des transporteurs routiers, elle est rejetée par 55% des personnes interrogées. Seul effort concédé, et encore du bout des lèvres: la mise en place d'une taxe écologique sur les voitures polluantes.
Une quinzaine de mesures pour fin octobre
La tâche du Grenelle de l'environnement ne va pas être simple. Les six groupes de travail qui réunissent l'ensemble des partenaires - Etat, collectivités, syndicats, experts, ONG... - doivent rendre autour du 22 septembre une première série de propositions qui sera ensuite largement soumise aux Français pour déboucher fin octobre, lors d'une ultime phase de négociations, sur une quinzaine de mesures. A ce stade, les participants saluent la qualité des débats. La plupart se félicitent, comme Jean-Paul Besset, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, "d'un consensus sur la crise écologique et l'urgence à réagir".
Alors qu'approche le moment de la synthèse, les tensions et les conflits d'intérêts entre les différents acteurs apparaissent pourtant au grand jour. "Nous resterons fermes sur les OGM et l'EPR", explique ainsi Yannick Jadot, de Greenpeace. "Dans chaque groupe, trois ou quatre points risquent d'être difficiles à arbitrer", reconnaît Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA. "Il va falloir réussir à converger", espère de son côté le climatologue Jean Jouzel, qui copréside le groupe de travail dédié au réchauffement.
En attendant, de nombreuses ONG s'interrogent sur "la méthode et le processus démocratique" qui devront permettre de concrétiser la réflexion. Au ministère de l'Ecologie et du Développement durable, on promet une intervention de Jean-Louis Borloo la semaine prochaine "afin de clarifier les choses" et la nomination d'une personnalité indépendante pour l'exercice de la synthèse finale.
Selon l'enquête Ifop, deux mesures s'imposent: 81% des Français souhaitent la limitation de l'utilisation des pesticides dans l'agriculture et une meilleure gestion des déchets via une augmentation de 20 à 50% de la part des matériaux recyclables dans la composition des produits. Une nette majorité de sondés (63%) jugent aussi "très prioritaire" la mise aux normes environnementales des logements. Le bio est une idée qui fait également son chemin: 54% des Français sont désormais d'accord avec l'objectif d'atteindre 10% des terres agricoles consacrées à l'agriculture biologique d'ici cinq ans.
OGM et EPR, les inconnus dans la maison
En revanche, sur les deux sujets les plus polémiques du Grenelle, les Français montrent qu'ils ont surtout besoin d'informations pour pouvoir se prononcer. Si l'interdiction de la culture des OGM est considérée comme très prioritaire par 53% des sondés, près d'un quart d'entre eux avouent ne pas bien connaître le sujet. Sur la suspension de tout nouveau programme nucléaire, notamment la construction de l'EPR, c'est encore plus flagrant: 35% avouent ne pas maîtriser ce dossier.
Enfin, l'urgence écologique semble trouver rapidement ses limites dès que l'automobile est en question. La majorité des personnes interrogées (69%) estiment que les péages routiers à l'entrée des grandes villes sont loin d'être une priorité. Quant à une éventuelle baisse de 10 km/h de la vitesse autorisée sur les routes, pourtant soutenue depuis peu par la Fédération nationale des transporteurs routiers, elle est rejetée par 55% des personnes interrogées. Seul effort concédé, et encore du bout des lèvres: la mise en place d'une taxe écologique sur les voitures polluantes.
Une quinzaine de mesures pour fin octobre
La tâche du Grenelle de l'environnement ne va pas être simple. Les six groupes de travail qui réunissent l'ensemble des partenaires - Etat, collectivités, syndicats, experts, ONG... - doivent rendre autour du 22 septembre une première série de propositions qui sera ensuite largement soumise aux Français pour déboucher fin octobre, lors d'une ultime phase de négociations, sur une quinzaine de mesures. A ce stade, les participants saluent la qualité des débats. La plupart se félicitent, comme Jean-Paul Besset, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, "d'un consensus sur la crise écologique et l'urgence à réagir".
Alors qu'approche le moment de la synthèse, les tensions et les conflits d'intérêts entre les différents acteurs apparaissent pourtant au grand jour. "Nous resterons fermes sur les OGM et l'EPR", explique ainsi Yannick Jadot, de Greenpeace. "Dans chaque groupe, trois ou quatre points risquent d'être difficiles à arbitrer", reconnaît Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA. "Il va falloir réussir à converger", espère de son côté le climatologue Jean Jouzel, qui copréside le groupe de travail dédié au réchauffement.
En attendant, de nombreuses ONG s'interrogent sur "la méthode et le processus démocratique" qui devront permettre de concrétiser la réflexion. Au ministère de l'Ecologie et du Développement durable, on promet une intervention de Jean-Louis Borloo la semaine prochaine "afin de clarifier les choses" et la nomination d'une personnalité indépendante pour l'exercice de la synthèse finale.