Les six groupes de travail du Grenelle de l’environnement ont fait connaître leurs propositions. Au total, une centaine de mesures concernent les transports, le logement ou l’agriculture. La voiture est particulièrement visée.
Haro sur les autos. Le grenelle de l’environnement a terminé jeudi sa première étape. Les six groupes de travail constitués à la mi-juillet ont rendu leurs copies et mis sur la table près d’une centaine de mesures. Nombre d’entre elles concernent tout particulièrement les transports, qui représentent en France un quart des émissions de gaz à effet de serre. D’autres propositions ont cependant été faites en matière de logement, d’énergie ou d’agriculture. Sur ces deux derniers points en revanche, il existe des désaccords flagrants au sujet du nucléaire et des OGM.
Vignette auto verte, réduction des vitesses autorisées, péages urbains, les voitures sont dans le collimateur. La vignette auto pourrait réapparaître sur les pare-brise sous la forme d’une « éco-pastille ». Son montant serait fixé au prorata du volume de CO2 émis par les véhicules. Un bonus-malus destiné à pénaliser les grosses berlines, monospaces et 4X4 qui émettent plus de 140 grammes 10 km/h
Le « Grenelle » s’est aussi penché sur le logement. Avec un objectif, faire disparaître l’habitat passoire ». Un grand plan d’isolation des logements et bureaux existants est évoqué. De même, les constructions neuves devront satisfaire à aux normes hautes performances environnementales (HPE). Un plan de réduction des pesticides a également été évoqué. Plus consensuel, le développement de la filière bio passerait par l’obligation d’en proposer une proportion minimale dans les cantines scolaires. Les participants ont convergé sur le développement des bio carburants. Enfin, le ministre de l’écologie Jean-Louis Borloo a préconisé l’instauration d’un double étiquetage des produits de grande consommation. A côté du prix serait affichée l’empreinte environnementale du produit vendu : la quantité de dioxyde de carbone émise pour le fabriquer, le transporter, etc.
Chacun des groupes de travail a réuni experts, représentants de l’Etat, des ONG, des syndicats et du patronat. Pendant trois mois, des climatologues, des directeurs d’administration centrales, des militants de Greenpeace, des agriculteurs ou des syndicalistes cheminots se sont donc côtoyés. Ces acteurs ont déclaré avoir « appris à se connaître ». Mais entre agriculteurs et défenseurs de l’environnement, les débats ont souvent été « sportifs » de l’aveu de Laurence Tubiana, vice-présidente du groupe « production et consommation durable ». Selon elle le consensus est impossible sur certain nombre de points. En particulier le nucléaire et les OGM. Un arbitrage politique sera donc nécessaire. Prudent, le ministre de l’écologie Jean-Louis Borloo a déjà fait savoir que seul Nicolas Sarkozy serait habilité à trancher.