Le prix Nobel de la Paix pourrait être décerné cette année à un avocat de la lutte contre le réchauffement climatique, devenu un des sujets majeurs de l'actualité, estiment des observateurs.
L'ex-vice-président américain Al Gore ou Sheila Watt-Cloutier, de la communauté Inuite, sont de possibles prétendants.
Doté d'un chèque d'une valeur de 1,5 million de dollars (1 million d'euros environ), le prix Nobel de la Paix sera remis le 12 octobre à Oslo à l'une des 181 personnalités présélectionnées.
"Il y a des chances raisonnables pour que le prix soit attribué à quelqu'un qui lutte pour faire cesser les problèmes climatiques dramatiques auxquels le monde doit faire face", a déclaré Börge Brende, ancien ministre norvégien de l'Environnement.
Geir Lundestad, qui dirige l'Institut norvégien Nobel, où se réunissent les membres du comité, a déclaré qu'il y avait "beaucoup de bons candidats et qu'on s'approchait d'une décision", mais il n'a pas précisé si un défenseur du climat était apte à recevoir le Nobel de la paix.
Brende estime lui qu'Al Gore, dont le film "Une vérité qui dérange" a mis en lumière les risques induits par le réchauffement climatique, est en bonne place pour être récompensé.
D'autres avancent le nom de Sheila Watt-Cloutier, une Inuite qui s'emploie à sensibiliser la planète au sort des cultures indigènes menacées par une montée des eaux.
Autre candidat possible: Rajendra Pachauri, le président du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec). Ce groupe onusien a indiqué cette année qu'il était certain, à 90%, que le changement climatique était le fait de l'homme.
De nombreux autres défenseurs de l'environnement sont pressentis, mais cette idée ne fait pas l'unanimité.
Il y a trois ans, une Kenyane, Wangari Maarthai, avait été primée pour ses efforts en faveur de la reforestation de l'Afrique.
Chirin Ebadi, prix Nobel de la paix en 2003, considère ainsi que puisque en 2004, le Nobel avait été attribué à un défenseur de l'environnement, il convient de ne pas réitérer cette année.
"Il y a hélas de nombreux autres problèmes dans le monde qui méritent être soulevés", souligne l'avocate iranienne.
Le comité Nobel aime toutefois à lier ses récompenses à l'actualité. Or, deux mois après la remise du prix, se tiendra à Bali, en Indonésie, une conférence internationale qui devra poser les jalons d'un accord international appelé à succéder au protocole de Kyoto qui expire en 2012.