La machine à nier. Courrier International de cette semaine vient de sortir, et son titre est bien accrocheur! En réalité, le journal reprend un ensemble d’articles parus dans la presse américaine à propos de LA polémique Outre-Atlantique! Mi août, Newsweek qualifiait le réchauffement climatique de canular et faisait une description assez sévère de la “machine à nier” (entendez des lobbies et autres obstacles généralement reconnus comme allant à l’encontre de la progression des idées écologistes).
Depuis, il paraît que “la presse américaine déborde des réponses et tribunes de ceux qui se sont sentis attaqués par la description que fait l’hebdomadaire américain de cette fameuse “machine à nier”. Sous les plumes de ces contestataires, les écologistes deviennent des djihadistes remarquables par leur intégrisme, et le réchauffement climatique “un conte pour enfants”.”
Je ne saurais donc que vous recommander la lecture des différents articles repris par ce numéro 881 du Courrier International! Où l’on réfléchit sur la manière de faire passer le message, sur les aspects culpabilisateurs et moralisateurs de certains discours écolo, sur la peur à laquelle ces discours renvoient…
Certes, comme le dit le Chroniqueur du Washington Post Robert J. Samuelson, l’”indignation moralisatrice ne fait pas toujours bon ménage avec un journalisme de qualité” et “à trop vouloir opposer les bons aux méchants, il arrive qu’on simplifie à l’extrême une affaire compliquée”. Posant la question de ce qu’il faut faire à propos de la question du réchauffement, il préfère admettre que “nous n’avons tout simplement pas de solution à ce problème” et estime qu’il ne faut arrêter de stigmatiser ceux qui contestent la gravité du problème environnemental:
“Lorsque nous débattons du réchauffement climatique, nous autres, journalistes, devrions résister à la tentation de présenter les choses sous un jour moralisateur, comme l’a fait Newsweek. Sous cet angle, ceux qui contestent la gravité du problème ou la validité des solutions proposées sont systématiquement tournés en dérision, pris pour des naïfs, des illuminés ou des laquais de l’industrie. Or, en démocratie, le droit de penser autrement est essentiel, ou devrait l’être.”
En attendant, ai-je envie d’ajouter, la planète n’attend pas elle… Dire que nous n’avons pas de solution à ce problème, c’est déjà baisser les bras et admettre, d’une certaine manière, que l’homme s’est mis dans une triste position et qu’il ne veut pas regarder les choses en face. Mais au lieu de regarder le monde les bras croisés derrière une chronique, il est parfois bien de mettre les mains à la pâte et essayer de voir comment nous pouvons faire, ensemble, pour minimiser les catastrophes. Son droit de penser autrement serait alors sûrement beaucoup plus utile et assurément mieux adapté…
Published by AnneSo | Filed under Faux écolos, Dans les médias, Ecologie, International, Général
http://ecopolit.eu/2007/09/19/la-machine-a-nier/
Largement acceptée, l’hypothèse du réchauffement climatique compte de nombreux sceptiques. Stephen Harper n’est pas forcément seul à faire preuve de réserve. Courrier International traite cette semaine de ce doute.
Le 27 et 28 septembre, George W. Bush ouvrira à Washington une conférence sur le réchauffement climatique. Et 19 pays se rencontreront à Bali en décembre pour négocier l’après-Kyoto. La plupart des scientifiques appellent à une action urgente et vigoureuse pour éviter une catastrophe.
Et pourtant, «depuis la fin des années 1980, scientifiques dissidents, groupes de réflexion capitalistes et certaines grandes entreprises mènent une campagne savamment orchestrée et abondamment financée pour entretenir le doute à propos du changement climatique», s’alerte Newsweek dans un article repris par Courrier International dans son dossier.
Mais il serait faux de croire qu’il n’y a que des gourmands capitalistes pour émettre des doutes. Pour le météorologue brésilien Luiz Carlos Molion, l’écologie relève du «néocolonialisme».
«Nous avons des précédents, comme l’histoire du trou dans la couche d’ozone qui serait dû aux chlorofluorocarbures (CFC)», affirme-t-il.
«Les brevets sur ces gaz étaient tombés dans le domaine public. On a alors inventé cette histoire selon laquelle les CFC détruisaient la couche d’ozone. Tout a commencé exactement de la même manière qu’aujourd’hui. En 1987, une réunion a été organisée à Montréal sous la présidence de Margaret Thatcher. Il en a résulté un protocole obligeant les pays sous-développés à éliminer les CFC, que le Brésil a signé. Depuis, nous avons appris que s’il l’a signé, c’était parce que c’était l’une des conditions imposées par le FMI pour aider le Brésil à faire face à sa dette extérieure. Il est clair que les intérêts derrière tout cela ne relèvent en rien de la protection environnementale», conclut Luiz Carlos Molion.
Chose certaine, les écologistes feraient bien de faire attention à ce qu’ils affirment. Car, contrairement à ce que l’on a d’abord cru, l’année la plus chaude de l’histoire des États-Unis n’est pas 1998, mais 1934. Cette erreur dans les calculs de la Nasa, découverte par Stephen McIntyre, un scientifique canadien, ébranle l’idée que six des dix années les plus chaudes ont été enregistrées depuis 1990, martèle le Wall Street Journal.
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