Les Etats-Unis prennent "très au sérieux le changement climatique car ils sont à la fois une puissance économique majeure et un grand émetteur de pollution", et ils soutiennent les objectifs de l'ONU, a affirmé jeudi la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice.
A l'ouverture
d'une conférence ministérielle de deux jours à Washington, qui fait suite à un
sommet à l'ONU sur le même sujet où le président George W. Bush n'était pas
intervenu, la responsable américaine a ajouté: "Nous voulons que la
conférence sur le changement climatique en Indonésie soit un succès".
La conférence des
Nations unies sur le climat de Bali, prévue en décembre, doit officiellement
décider de l'après-Kyoto, en élaborant un plan de réduction des gaz à effet de
serre. Le protocole de Kyoto expire en 2012.
"Le
changement climatique est un problème réel et croissant et les êtres humains y
contribuent", a souligné Mme Rice devant les délégués d'une quinzaine de
pays invités par les Etats-Unis à cette "réunion des plus grandes
économies sur la sécurité énergétique et le changement climatique".
L'Union
européenne, la France la Chine la Corée la Russie
Avec cette
conférence à Washington, où il interviendra vendredi, le président américain
George W. Bush veut reprendre l'initiative sur la question de la lutte contre
le réchauffement climatique.
Mais au contraire
de l'Europe et de la communauté scientifique qui font pression pour adopter des
objectifs contraignants pour réduire les émissions de gaz à effet de serre,
l'approche de l'administration Bush vise à mettre l'accent sur les changements
technologiques et les actions volontaires des entreprises et des gouvernements.
En 2001, M la Chine
Malgré les
protestations américaines, la méfiance est grande vis-à-vis de la réunion
organisée à Washington, venant de certains Européens défenseurs du traité du
Kyoto et d'organisations écologistes.
"Certains
sont très sceptiques et veulent s'assurer que l'initiative américaine ne sape
pas l'effort plus large qui consiste à lancer des négociations formelles à
Bali", a affirmé Elliot Diringer, directeur des stratégies internationales
au Pew Center sur le changement climatique.
Pour l'Allemagne,
la conférence sur le changement climatique organisée par Washington constitue
un "énorme changement" dans la position américaine, a estimé jeudi le
ministre allemand de l'Environnement Sigmar Gabriel.
Comme la France
"Quand on
considère que M. Bush et son gouvernement n'ont jamais prononcé les mots
+protection climatique+ ou +Kyoto+ au cours des cinq ou six dernières années,
nous vivons d'énormes changements actuellement aux Etats-Unis", a commenté
M. Gabriel, interrogé par la télévision allemande ZDF. "D'un autre côté,
nous devons craindre que ce qui est actuellement entamé ne soit peut-être
justement destiné à gêner le processus international de négociations".
L'Union
européenne, et en particulier l'Allemagne, doivent "faire en sorte qu'il
n'y ait pas de processus parallèle, mais qu'il y ait bien un processus commun
de négociations, qui doit donner des résultats", a martelé M. Gabriel.