Beaucoup de monde, sous un soleil à faire bouillir tous les capteurs solaires exposés, pour cette 5ème Foire à l'Agriculture Biologique et aux Alternatives qui s'est tenue dimanche au cœur de Saint Lizier en Couserans - Ariège.Organisée par «Les Bios d'Ariège – CIVAM BIO 09», cette manifestation attire d'années en années toujours plus de visiteurs, curieux, consommateurs, mais aussi décideurs, élus, et professionnels.
Félicitons d'abord les promoteurs de cette véritable fête qui ont su installer, autour des 130 exposants du marché de producteurs biologiques, un village associatif, un espace «Artisanat local et Commerce Equitable», un pôle «Eco Habitat», un espace «Film», des conférences de haut niveau, et même des animations pour les enfants, nombreux durant toute la journée.
Ce que nous retiendrons de cette foire, c'est, au-delà du marché proprement dit, au-delà des protestations traditionnelles et de l'unanimité affichée contre les OGM, ce sentiment de ce qu'il est convenu d'appeler la «Bio qui semble en fait la seule véritable alternative de vie pour une planète en voie d'implosion»
Il faut dire que la «Bio» a souffert, et soufre encore un peu, d'une image injustement dégradée, tiraillée entre la caricature de l'écolo barbu et chevelu, grignotant sa carotte sans nitrate, tout en fumant un joint dans sa cabane au fond des bois, et l'environnementaliste pur et dur, partisan d'une décroissance fatale aux plus démunis.
Aujourd'hui, l'ancêtre n'a plus beaucoup de cheveux, sa dentition lui impose la consommation de légumes cuits, le joint est entré dans les moeurs, et l'intégriste vert a perdu beaucoup de sa crédibilité.
Restent le Prix Nobel de la Paix attribué à Al Gore et à son groupe d'experts qui ont permis une prise de conscience de l'état réel de la planète, et le «Grenelle de l'Environnement» dont on ne sait sur quoi il débouchera mais qui aura au moins eu le mérite de poser quelques vrais problèmes.
Les temps ont bien changé et les défenseurs de la planète doivent maintenant se battre contre la récupération et l'utilisation scandaleuse du préfixe bio, tels l'appellation de biocarburants donnée à un produit dont les plus récentes études ont montré qu'il ne ferait qu'aggraver la pollution, augmenter les inégalités entre pays riches et pays pauvres et surtout, générer une famine mondialisée sans précédent.
La «Bio» donc, malgré tout cela, a acquis désormais ses titres de noblesse et la respectabilité qu'elle mérite!
Et cette manifestation a bien su montrer, au travers des conférences données par Claude Aubert, bien sûr, ingénieur agronome, sur les problèmes de l'alimentation, mais aussi Claude Olislagers, de Phebus Ariège et Graziella Filoni, de la Conference de l'Aretisanat Pyrénéen, pour l'habitat, que le salut était bien dans cette notion fondamentale de respect de la planète et de ses habitants.
Le premier, très attendu, partant du constat fait par l'ONU que la terre est parfaitement capable de nourrir tous ses enfants, a expliqué que l'agriculture «bio», à l'opposée de l'agriculture intensive grosse consommatrice d'engrais, de pesticides et autres intrans, respecte la terre nourricière.
De même, parce qu'il faut 5 fois plus de surface cultivée pour produire 1 Kg de protéines animales que végétales, et qu'une vache produit, sus forme de méthane, l'équivalent de 2 tonnes de Co² par an, une alimentation moins carnée permet de réduire considérablement les gaz à effet de serre dont l'agriculture est responsable pour plus d'un tiers des émissions.
Les seconds, sur un sujet qui passionne toujours le public ont expliqué que dans le domaine de la construction également, il y a des progrès considérables à faire, en privilégiant les matériaux nobles, renouvelables, peu polluants et non consommateurs d'énergies fossiles, tels que le bois, la terre, la paille, le soleil, le vent, la biomasse,… en pratiquant, en un mot, ce que l'on nomme l'Eco-habitat.
«On peut vivre aussi bien, voire mieux, en respectant la nature, et en préservant l'avenir!»
Tel est le message fondamental, le message d'espérance, délivré par cette journée qui, au-delà du «Bio» proprement dit, a démontré qu'il est possible de vivre autrement, dans un monde d'égalité et de satisfaction des besoins de tous dans le respect d'une planète au bord de l'asphyxie.
Photos et vidéo: ©AriegeNews 2007