La forêt guyannaise après le passage des chercheurs d'or... !
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La forêt avant le passage des chercheurs d'or...
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Guyane française : sa forêt, ses clandos et son or
Empoisonneurs d’Amérindiens, pilleurs de ressources, dévastateurs de la fabuleuse forêt guyanaise : les garimpeiros1 font l’objet des pires accusations. Ces milliers de chercheurs d’or, originaires de régions défavorisées du Brésil voisin, viennent défier l’Etat français, avec l’espoir de faire fortune dans la clandestinité.
En creusant des fosses béantes, ils libèrent le métal jaune qu’ils récupèrent par amalgamation avec du mercure. Tant pis pour la jungle éventrée ! Tant pis pour la santé des populations contaminées par le mercure ! Tant pis pour le climat d’insécurité qu’ils engendrent !
Les autorités sont dépassées par l’ampleur du phénomène. Les garimpeiros sont éparpillés sur une grande partie du territoire. Saint-Elie, la haute Mana, la Waki, Dorlin, Yaou, Ipoussing, Sikini… : du nord au sud, de l’est à l’ouest, ils s’implantent partout où il y a des ressources aurifères. Un comble, l’immense parc national dédié à la protection de la nature et au développement durable, qui a été créé début 2007, abrite lui aussi ses clandestins…
La Guyane, morceau d’Amérique du Sud, recouverte de sa majestueuse forêt tropicale recelant une biodiversité inouïe, est également le dernier département français producteur d’or légal. (Oui, oui, c’est bien un département. D’outre-mer, certes, mais un département tout de même, comme le sont la Creuse ou les Hauts-de-Seine. A une « minuscule » nuance près : ce qui se passe là-bas – certains qualifient la zone d’espace de non-droit – ne serait pas envisageable un instant en métropole !) Et à côté des clandestins, la minorité des opérateurs miniers déclarés, qui n’est pas sans reproche, essaye de s’organiser, de se démarquer de ces sans-papiers, de donner une meilleure image de la profession. Une multinationale s’est même installée dans le nord-est de la Guyane, avec un grand projet d’exploitation. Sauf qu’une partie de la population n’en veut pas. Elle l’accuse de constituer un danger pour la nature, voire la santé : la mine polluera, dévastera un bout du joyau amazonien. Et elle ne rapportera rien à l’économie locale.
Sur cet échiquier aurifère guyanais, les gendarmes tentent de rétablir l’ordre républicain. Mais leurs moyens sont insuffisants. L’Etat ne fait pas tout ce qui en son pouvoir pour sauver cette terre française. Il faut dire qu’elle est si loin de Paris et de ses ministères, séparée de la métropole par l’océan Atlantique. Dans ces conditions, que pèsent quelque 200 000 habitants dans la balance électorale ? Rien. Que risque le gouvernement si la situation continue de s’y dégrader ? Pas grand-chose. Les pouvoirs publics finiront-ils, malgré tout, par réagir comme il se doit, comme la Guyane le mérite et comme la solidarité républicaine l’impose ?
1 Les mots en bleu ci-dessus renvoient à des articles complémentaires