Dans le débat qui porte sur le fait de savoir si les biocarburants sont une véritable alternative au pétrole, les experts de BP, l'une des plus importantes majors internationales, apportent un élément de réponse.
Ils considèrent que ces produits verts pourraient remplacer près de 24 % de l'essence et du diesel consommé à l'horizon 2030. Aujourd'hui, cette part est d'à peine 5 %. Hur Sung Woo, vice président du développement industriel chez BP Biofuels, estime que les investisseurs pourraient consacrer 700 milliards de dollars dans les vingt prochaines années au développement des capacités de production de carburants verts. Pour donner une idée, Hur Sung Woo indique que tous les cinq jours une unité de production de 100 millions de gallons (1 gallon = 3,8 litres) pourrait être construite à travers le monde durant cette période.
Autre élément de comparaison éclairant, la croissance de la production de biocarburants est identique à celle des besoins en énergie d'un pays comme la Chine. Cela posé, resurgit un certain nombre de questions. Parmi celles-ci, la première est comment produire le volume de végétaux correspondant pour être transformé en énergie, dans un contexte de tension sur les terres arables - avec le problème du choix entre produits destinés à l'énergie et produits destinés à l'alimentation. Mais les biocarburants ont des arguments à faire valoir, comme la possibilité de réduire les émissions de CO2.
BP, comme ses consoeurs, croit au recours aux énergies alternatives. La société britannique prévoit d'investir 8 milliards de dollars dans le solaire, l'éolien, l'énergie hydraulique et 500 millions de dollars dans la recherche sur les biocarburants. Elle s'intéresse notamment à la culture du jatropha, une plante robuste mais malodorante qui présente l'avantage de pousser facilement sur les terres arides. C'est la graine qui est utilisée, dont on extrait une huile.
Huit kilos permettent de produire plus de deux litres de biocarburant. D'ores et déjà, de nombreux pays (Inde, Philippines, Indonésie, Afrique du Sud, Burkina Faso, Mali, Ghana, Malawi, Zambie et Madagascar) se sont convertis.
Preuve que les mauvaises herbes ont un avenir.