L'évolution climatique et la sécurité énergétique de la planète d'ici à 2030 seront en grande partie liés à la capacité de la Chine et de l'Inde à freiner leur consommation d'énergie, qui progresse deux fois plus vite que la moyenne mondiale, d'après l'AIE.
Et ceci en se basant sur 6% de croissance économique annuelle, sans quoi la consommation augmentera encore plus vite, prévoit l'Agence internationale de l'Energie (AIE) dans son rapport annuel sur les perspectives énergétiques mondiales, paru mercredi.
La Chine, qui sera à la fin de l'année le premier émetteur de gaz à effet de serre, devrait aussi devenir le premier consommateur mondial, devant les Etats-Unis, un peu après 2010. L'Inde deviendrait elle troisième émetteur de gaz à effet de serre autour de 2015.
Toutefois, la consommation comme les émissions par habitant des deux pays restera très inférieure à celle des pays industrialisés.
D'ici à 2030, ces deux pays, dont les ressources ne leur permettent pas de faire face à leurs énormes besoins, seront encore plus dépendants des importations de pétrole et surtout de charbon, leur première source d'énergie.
"La Chine et l'Inde ont conscience que leur politique d'acquisitions dans le secteur de l'énergie à l'étranger, notamment en Afrique, ne suffira pas à répondre à leurs besoins croissants", remarque l'AIE.
En Chine en particulier, la demande d'énergie devrait bondir de 5,1% par an jusqu'en 2015, en raison du développement industriel, avant de ralentir.
Le parc automobile devrait être multiplié par sept pour atteindre 270 millions de véhicules, et les ventes de véhicules neufs en Chine devraient dépasser celles des États-Unis vers 2015.
D'où une forte hausse des émissions de CO2 (+3,3% par an) sans nouvelles mesures pour freiner la consommation, contre environ 1,8% en moyenne mondiale, prévoit l'AIE.
La Chine comme l'Inde doivent donc déployer des mesures plus vigoureuses pour freiner leur consommation et les émissions de CO2, particulièrement inquiétantes dans le cas des centrales à charbon, estime l'Agence.
Elle estime qu'en prenant des mesures pour améliorer l'efficacité énergétique, notamment pour les véhicules ou les usines, ces deux pays pourraient faire des économies d'énergies allant jusqu'à 60%.