« Alors que depuis des années, Areva nous bassine avec une prétendue relance du nucléaire, l'entreprise se montre aujourd'hui prête à brader des EPR pour envoyer un signal commercial fort aux clients potentiels que sont les États-Unis ou le Royaume-Uni et leur faire croire qu'elle est compétitive », déclare Yannick Rousselet, en charge de la campagne Énergie de Greenpeace France.Seuls deux EPR sont aujourd'hui en construction dans le monde. Le premier a été vendu à la Finlande pour un prix fixe initial de 3,3 milliards d'euros. Au bout de deux ans de travaux, ce budget explose pour atteindre aujourd'hui 4 à 4,5 milliards d'euros. Le second, en construction à Flamanville (Manche) a été vendu à EDF pour 3,5 milliards. Quant à l'accord signé hier avec l'électricien chinois China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC), il prévoit la construction de deux réacteurs ainsi que la fourniture du combustible et des services nécessaires à son fonctionnement, pour un montant de 8 milliards d'euros. « Areva fait donc un considérable cadeau aux électriciens chinois, en leur offrant ou bien le combustible, ou bien l'un des deux réacteurs. Mais qui va payer la note de cette stratégie commerciale ?, s'interroge Yannick Rousselet. Quant au discours de Nicolas Sarkozy, ,il est très simple : c'est "Tout pour les intérêts industriels et financiers d'Areva, rien pour les besoins énergétiques réels des pays acheteurs". »
Présenté comme un projet énergétique censé répondre au défi climatique, l'EPR est en réalité un projet industriel déjà obsolète, et dont l'enjeu est principalement géostratégique. Construit pour brûler du « mox », un combustible à base de plutonium, ce réacteur présente un risque de prolifération plus important que ses prédécesseurs. La seule différence entre le civil et le militaire concerne l'usage qui est fait des matières irradiées. Ainsi, les transactions actuelles sur ce réacteur, notamment avec des pays comme la Libye, posent de graves problèmes de sécurité internationale. L'EPR pose enfin des problèmes de sûreté. D'ailleurs, mardi 27 novembre, en France, le site de Flamanville va être le théâtre d'un simulation d'accident nucléaire bidon, un exercice que doivent organiser tous les trois ans la préfecture de la Manche et EDF.
« S'il paraît utile d'organiser ce type d'exercice, on ne peut que s'interroger sur ce qui est prévu pour demain, déclare Yannick Rousselet. Nous sommes face d'une véritable mascarade, une opération de communication de grande envergure, et non d'une procédure de sécurité sérieuse. »
La preuve. De manière générale, pour qu'une simulation d'accident soit efficace, elle doit reproduire au plus près les conditions d'une situation réelle et par définition imprévisible. Or on est loin de tout cela. Les horaires, les lieux, la direction du vent au moment de l'accident, autant de détails qui devraient être tenus secret dans une enveloppe scellée ouverte au dernier moment par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), sont déjà connus dans le détail. Depuis une semaine, les services de l'État, les personnels d'EDF et les habitants de la région sont dans la "confidence". Ainsi, l'« accident » dans la centrale aura lieu tôt le matin, le confinement à 11h, l'évacuation à midi – « pour ne pas perturber l'activité des magasins, qui seront fermés à l'heure du déjeuner », a précisé la préfecture – et vers des points de rassemblement déjà connus puisqu'ils ont été déterminés en fonction de la direction dans laquelle devrait souffler le vent demain (ouest/Nord-ouest, évacuation entre le couloir de ligne haute tension et l'hôtel Belair). Élèves et écoliers savent déjà qu'ils seront de retour à la maison pour 16h. Quant à la maison de retraite située dans le périmètre concerné, elle ne sera pas évacuée sous le prétexte que « c'est trop compliqué ».
Dès le 24 au soir et durant toute la journée du 27 novembre, des observateurs de Greenpeace suivront sur place le déroulement des opérations.
Présenté comme un projet énergétique censé répondre au défi climatique, l'EPR est en réalité un projet industriel déjà obsolète, et dont l'enjeu est principalement géostratégique. Construit pour brûler du « mox », un combustible à base de plutonium, ce réacteur présente un risque de prolifération plus important que ses prédécesseurs. La seule différence entre le civil et le militaire concerne l'usage qui est fait des matières irradiées. Ainsi, les transactions actuelles sur ce réacteur, notamment avec des pays comme la Libye, posent de graves problèmes de sécurité internationale. L'EPR pose enfin des problèmes de sûreté. D'ailleurs, mardi 27 novembre, en France, le site de Flamanville va être le théâtre d'un simulation d'accident nucléaire bidon, un exercice que doivent organiser tous les trois ans la préfecture de la Manche et EDF.
« S'il paraît utile d'organiser ce type d'exercice, on ne peut que s'interroger sur ce qui est prévu pour demain, déclare Yannick Rousselet. Nous sommes face d'une véritable mascarade, une opération de communication de grande envergure, et non d'une procédure de sécurité sérieuse. »
La preuve. De manière générale, pour qu'une simulation d'accident soit efficace, elle doit reproduire au plus près les conditions d'une situation réelle et par définition imprévisible. Or on est loin de tout cela. Les horaires, les lieux, la direction du vent au moment de l'accident, autant de détails qui devraient être tenus secret dans une enveloppe scellée ouverte au dernier moment par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), sont déjà connus dans le détail. Depuis une semaine, les services de l'État, les personnels d'EDF et les habitants de la région sont dans la "confidence". Ainsi, l'« accident » dans la centrale aura lieu tôt le matin, le confinement à 11h, l'évacuation à midi – « pour ne pas perturber l'activité des magasins, qui seront fermés à l'heure du déjeuner », a précisé la préfecture – et vers des points de rassemblement déjà connus puisqu'ils ont été déterminés en fonction de la direction dans laquelle devrait souffler le vent demain (ouest/Nord-ouest, évacuation entre le couloir de ligne haute tension et l'hôtel Belair). Élèves et écoliers savent déjà qu'ils seront de retour à la maison pour 16h. Quant à la maison de retraite située dans le périmètre concerné, elle ne sera pas évacuée sous le prétexte que « c'est trop compliqué ».
Dès le 24 au soir et durant toute la journée du 27 novembre, des observateurs de Greenpeace suivront sur place le déroulement des opérations.