7 millions de tonnes. C'est la quantité de CO2 supplémentaire émis en 2006 par les principaux groupes européens d'électricité par rapport à 2005, rapporte le cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers, dans une étude publiée hier par le quotidien spécialisé Enerpresse.
Les 23 entreprises étudiées par le cabinet, qui représentent deux tiers de la production d'électricité de l'Europe des 25, ont émis l'an dernier 793 millions de tonnes de dioxyde de carbone, soit 7 millions de tonnes de plus par rapport à 2005 et 15 millions de tonnes de plus par rapport à 2001.
Seul motif de satisfaction, le facteur carbone, c'est-à-dire les émissions de CO2 par rapport à la production d'énergie. Il a diminué en 2006 de 1 kg de CO2 par mégawatt-heure par rapport à 2005, à 372 kg/MWh. Mais il reste surtout bien inférieur à celui de l'Inde (874 kg/MWh) et de la Chine (854 kg/MWh), en raison de « l'utilisation importante du charbon » par ces deux pays.
EDF, le moins polluant des gros électriciens
Parmi les cinq principaux électriciens de l'Union, qui représentent plus de la moitié des émissions, le bonnet d'âne écologique revient à l'allemand RWE. Il a émis 142 millions de tonnes de CO2 (stable par rapport à 2005), le suédois Vattenfall a émis 82 millions de tonnes (+14%), l'allemand Eon 77,5 millions de tonnes (stable), l'espagnol Endesa 65 millions de tonnes (-6,6%), et le français EDF 58 millions de tonnes (stable).
Du coup, le numéro deux allemand de l'énergie a annoncé aujourd'hui un vaste programme d'investissements dans les énergies renouvelables. Il s'agit en réalité de répliquer à son éternel rival EON, qui avait dévoilé le 13 novembre des projets comparables.
Le groupe de services publics a fait savoir qu'à compter de l'an prochain, il investirait « au moins un milliard d'euros par an dans les énergies renouvelables », selon un communiqué. RWE prévoit que les énergies renouvelables représentent 20% de sa capacité totale de production d'énergie à compter de 2020.
Ses projets seront gérés par une filiale baptisée RWE Innogy et sera dirigée par l'ancien directeur général du fabricant d'éoliennes allemand Repower. L'entreprise doit démarrer le 1er février prochain.