Al Gore, l’ancien vice-président des États-Unis et récipiendaire du Prix Nobel de la Paix, a accusé aujourd’hui son propre pays de bloquer les négociations sur le changement climatique. En effet, il a été vivement applaudi lors de la conférence internationale sur le changement climatique qui se termine demain à Bali, en disant que les États-Unis étaient le principal frein au lancement des négociations sur un nouveau pacte mondial sur le climat.
« Je vais parler d’une vérité qui dérange. Mon propre pays, les États-Unis est principalement responsable de l’obstruction des progrès à Bali », a-t-il lancé devant plusieurs centaines d’individus. Il est allé encore plus loin en rappelant qu’il restait un an et quarante jours avant que les États-Unis n’aient un nouveau président. Il a ainsi prédit que le successeur de George W. Bush ferait plus pour agir de manière sérieuse pour lutter contre le changement climatique.
« Je ne sais pas comment on peut naviguer autour de cet énorme éléphant dans la pièce, que je ne nommerai pas. Mais je vous demande de le faire », a ajouté M. Gore.
Ça brasse
Le discours du populaire Al Gore s’ajoute aux nombreux rebondissements que subit la conférence de Bali depuis quelques jours. Plus tôt dans la journée, l’Union européenne a accusé les États-Unis de ne pas agir suffisamment pour lutter contre le changement climatique. Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie de France, a même reproché aux délégués américains leur « frilosité », ce qui a poussé la pression à la limite de l’incident diplomatique.
Alors qu’il reste moins de 24 heures avant la fin de la conférence sur le changement climatique à Bali, les deux principaux clans se livrent une guerre de plus en plus dure.
Ainsi, l’Union européenne veut une directive stricte d’une réduction de 25 à 40 % des gaz à effet de serre d’ici 2020 en dessous des niveaux de 1990. Les États-Unis, le Japon et le Canada insistent plutôt pour qu’il n’y ait pas d’objectifs chiffrés dans la déclaration finale qui succéderait à Kyoto. Selon le trio, des objectifs chiffrés prédétermineraient le résultat des deux ans de négociations s’ils étaient mentionnés dans le texte final de Bali.