Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a appelé les ministres de l'Environnement à "agir maintenant" pour finaliser un accord global en 2009 contre le réchauffement climatique mercredi à Bali, placée sous haute surveillance militaire et policière après les attentats d'Alger la veille.
Des centaines de policiers et de militaires étaient déployés autour du centre de convention accueillant la réunion de 130 ministres de l'Environnement et de plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement, survolé par les hélicoptères.
Une minute de silence a été observée par les participants à la mémosire des victimes des deux attentats perpétrés la veille dans la capitale algérienne --62 selon des sources hospitalières-- dont 11 employés de l'ONU.
Ban a annoncé qu'il dépêchait sur place Kamal Davis, le patron du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), l'une des agences onusiennes frappées avec le Haut commissariat pour les réfugiés.
Ouvrant le segment ministériel de la conférence, qui doit s'accorder sur le cadre et le calendrier de négociations du futur régime de lutte contre le réchauffement d'ici 009, pour succéder à la première phase du protocole de Kyoto qui expire en 2012, Ban a réclamé un "accord global", intégrant toutes les nations, développées et en développement.
Aux premières il a demandé de "continuer de montrer l'exemple en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre" (GES) mais aussi de mettre en place des "incitations" pour aider les autres à réduire leur pollution.
"Mais nous devons agir maintenant face à ce défi immédiat", a-t-il souligné en pressant les gouvernements de ficeler leur nouvel accord d'ici 2009, afin d'éviter tout vide --le temps de la ratification-- au-delà de 2012, "mais aussi pour faire face à l'urgence même de la situation".
Pour le nouveau Premier ministre australien Kevin Rudd, qui a remis mercredi à Ban les documents de ratification du Protocole de Kyoto par son pays, "il n'y a pas de +plan B+, aucune autre planète sur laquelle s'échapper" si le réchauffement finit par rendre la Terre
Or, a constaté Thomas Remengesau, le président de Palau, petit Etat insulaire du Pacifique menacé par la montée des flots, "nous n'avons tout simplement pas fait notre boulot puisque les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter".
Prévenant que le réchauffement "risque de plonger le monde dans la guerre" et produire "jusqu'à 50 millions de réfugiés climatiques en 2010", le patron de la Convention
"Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de manquer aux peuples en quittant cette île sans avoir fait converger la science et la politique", a-t-il insisté.
L'entrée en scène mercredi des ministres doit permettre d'accélérer les débats ouverts depuis le 3 décembre, afin de parachever d'ici vendredi les bases de négociation du futur accord.