Nicolas Hulot a dénoncé les "nervis des lobbies" pro-OGM qui se sont manifestés, selon lui, la semaine dernière et appelé dans Le Monde daté de jeudi à la "raison" et au "discernement" lors de l'examen de la loi sur les organismes génétiquement modifiés.
"La raison plus que jamais doit effacer la passion. Peut-on essayer de faire preuve de discernement et regarder les faits tels qu'ils sont", interroge le défenseur de l'environnement dans une tribune publiée par Le Monde daté de jeudi.
Nicolas Hulot réagit à la mise en cause, notamment par des parlementaires UMP, de la Haute autorité provisoire sur les OGM et surtout de son président, le sénateur de la Manche (UMP) Jean-François Le Grand, dont les "doutes sérieux" avaient conduit le gouvernement à suspendre la culture du maïs MON810.
"Les nervis des lobbies se sont immédiatement mis en branle. Le sommet de l'exécutif a été +encerclé+ par les pro-OGM (...) Une tentative de déliter et de saper la démocratie s'est développée sournoisement dans les antichambres du pouvoir", écrit-il.
"A ce niveau, une petite dose de conscience ne ferait pas de mal. Or, sur ce sujet, l'ignorance et l'orgueil font bon ménage".
Affirmant ne pas avoir "d'avis tranché sur l'avenir des OGM et (se) garder de fermer la porte aux biotechnologies", il "invite les députés signataires du Pacte écologique à accepter le dialogue et à s'ouvrir sans exclusive à ceux qui peuvent leur apporter un complément d'appréciation et d'information" qui leur permettra ensuite "de jouer pleinement leur rôle politique".
L'examen de la loi sur les OGM, qui devait débuter cette semaine au Sénat, a été repoussé en première lecture au 5 février pour une adoption après les municipales