À Plouray chaque midi, 85 élèves des deux écoles de la commune cheminent jusqu'à la cantine. Le bâtiment, construit en 1973, commence à subir le poids des ans. À la rentrée prochaine, les enfants pousseront la porte d'une cantine toute neuve et économe en énergie.
« Aujourd'hui, dès que l'on construit un bâtiment neuf, on pense économie d'énergie, relève le maire, Michel Morvant. En tendant vers la norme « haute qualité environnementale », nous avons aussi obtenu une subvention de 60 000 €. Le coût du bâtiment s'élève à 560 000 €. »
Une somme non négligeable pour cette commune du centre-Bretagne de 1 100 âmes, qui a aussi obtenu des aides du Département et de l'État.
Dès le début du projet, en 2006, la commune s'est rapprochée de l'Agence locale de l'énergie du Centre-Ouest Bretagne (lire ci-dessous). Les ingénieurs et les techniciens de l'Alecob et l'architecte, déjà fortement sensibilisé à « l'éco-construction », ont travaillé main dans la main.
Briser la solitudede l'architecte
Ils ont fait le choix, entre autres, d'utiliser de la Bio bric, qui ne nécessite pas une isolation complémentaire, d'installer une pompe à chaleur « air-eau » pour le chauffage, de poser des doubles-vitrages « argon », qui procurent une économie d'énergie de 40 % par rapport à un double-vitrage classique. Tous ont aussi fait le choix d'exposer la salle de restauration à l'Ouest : « Ainsi, les enfants, à l'heure du déjeuner, ne sont pas éblouis et, au fil de la journée, on récupère de la chaleur gratuite », explique Pierre Bleuzen, l'architecte.
En revanche, certains projets ont été laissés de côté, jugés trop coûteux par rapport au taux d'occupation du bâtiment : « Le lieu sera occupé entre une et deux heure par jour. Il a fallu tenir compte des spécificités d'une cantine », explique le maire. « Pour cette raison, la production d'eau chaude par des capteurs solaires, ce n'était pas envisageable, rebondit Pierre Bleuzen. L'installation de capteurs photovoltaïques a été aussi jugée trop coûteuse. »
L'architecte a apprécié le soutien de l'Agence locale de l'énergie : « Souvent, nous, architectes, sommes un peu seuls face aux élus, note-t-il. Les études de l'Alecob nous confortent et rassurent les élus qui n'ont pas de formation en matière environnementale. » Benoît Aignel, directeur de l'agence, ne dit pas autre chose : « Notre regard objectif conforte les architectes. Nous sommes leurs partenaires, pas leurs concurrents. »
Nelly CLOAREC.