La commission des Affaires économiques à l'Assemblée nationale a décidé mercredi de mettre en place un comité de contrôle et de proposition sur les conséquences pour la santé et l'environnement de l'utilisation jusqu'en 1993 d'un pesticide, le chlordécone, dans la culture de la banane aux Antilles. La Tribune – 07/02/08
La Tribune – 07/02/08
En septembre 2007, l'Institut de veille sanitaire avait nuancé les mises en garde d'un cancérologue selon qui l'emploi massif du pesticide avait engendré une "crise sanitaire majeure" en Martinique et en Guadeloupe.
Le Dr Dominique Belpomme avait en effet parlé d'"un véritable empoisonnement" des deux îles. Il établissait un lien entre les pesticides et le fort taux de cancers de la prostate, de malformations congénitales et de cas de stérilité.
Mais selon l'InVS, "à ce jour, aucun lien n'a été démontré entre l'exposition aux pesticides aux Antilles et les observations sanitaires qui y ont été effectuées". L'institut ne nie cependant pas "les risques potentiels pour la santé" à long terme des "pesticides de la famille des organochlorés, dont le chlordécone".
De son côté, l'Agence française de sécurité sanitaire et des aliments (AFSSA) délivre une série de recommandations aux Antillais, sur la foi des résultats des travaux effectués par ses scientifiques depuis 2002.
Alertée sur les risques liés aux pesticides aux Antilles, la Commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale avait approuvé le 19 octobre 2004 la création d'une mission d'information. Dans son rapport remis en juillet 2005, la mission d'information avançait des préconisations, aussi bien pour la protection de l'environnement que la préservation de la santé.
A la suite notamment des propos du Dr Belpomme, la Commission a voulu savoir ce qu'il en était des suites données à ses préconisations. Le député UMP du Finistère Jacques Le Guen a animé au cours de l'automne 2007 un groupe de travail, dit comité de suite, et a, en janvier 2008, effectué une mission d'étude à la Martinique et à la Guadeloupe. Une semaine plus tard, le Gouvernement présentait son plan d'action de 36,2 millions d'euros sur trois ans contre les méfaits du chlordécone aux Antilles.
Mercredi, la commission des Affaires économiques a entendu une communication de Jacques le Guen faisant le point de ses travaux et analysant le plan du gouvernement.
Elle a décidé la création d'un comité de contrôle et de proposition "qui continuera à évaluer les politiques publiques et formulera, si nécessaire, des propositions afin d'améliorer leur pertinence", selon son communiqué. Le comité "travaillera en étroite liaison" avec l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques "auquel incombera toute la partie scientifique des travaux à venir".
Le groupe sera présidé par Jacques le Guen, et comprendra six autres membres: Alfred Almont (UMP Martinique), André Chassaigne (Gauche démocrate et républicaine, GDR) Serge Letchimy (Socialiste, radical, citoyen, SRC Martinique), Louis-Joseph Manscour (SRC Martinique), Jean-Sébastien Vialatte (UMP) et un député à désigner du groupe Nouveau centre.
La commission des Affaires économiques à l'Assemblée nationale a décidé mercredi de mettre en place un comité de contrôle et de proposition sur les conséquences pour la santé et l'environnement de l'utilisation jusqu'en 1993 d'un pesticide, le chlordécone, dans la culture de la banane aux Antilles.
Fini les commissions, voici maintenant les comités de contrôle ?
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