Le gratin de l'industrie aéronautique européenne et le commissaire européen à la Recherche
Doté de 1,6 milliard d'euros sur sept ans (2008-2015), ce projet vise à faire émerger et valider les meilleures technologies pour économiser du carburant et réduire les émissions de CO2 dans le transport aérien.
Le gratin de l'industrie aéronautique européenne et le commissaire européen à la Recherche la Commission la Commission. L'objectif
L'objectif est ambitieux puisque les avions du futur, ceux qui entreront en service après 2015, devront rejeter moitié moins de CO2 et 80% de NOx en moins. « Ce programme n'a pas seulement une vocation environnementale mais il en va aussi de la compétitivité de l'industrie aéronautique européenne », a rappelé Janez Potocnik. L'Union européenne financera la moitié des 1,6 milliard d'euros l'autre moitié étant prise charge par une dizaine de grands groupes privés, notamment EADS-Airbus, Thales, Safran, Rolls Royce et Alenia.
« Notre industrie a fait des progrès, mais représenter encore 3% des émissions de CO2 est inacceptable. Il faut absolument réaliser de nouveaux sauts technologiques », a expliqué le suédois Ake Svensson, patron de Saab et président de l'AeroSpace and Defense association of Europe (ASD). L'urgence est de mise : la flotte mondiale d'avions commerciaux est promise à un doublement d'ici à 2026 (pour atteindre environ 36 000 aéronefs), ce qui augmentera mécaniquement les émissions provoquées par le transport aérien. Les industriels n'ont donc guère le choix.
Côté modalités pratiques d'organisation, les promoteurs de Clean Sky semblaient encore dans le flou. La gouvernance du programme sera assurée par un directeur exécutif (bientôt nommé par
Premiers appels d'offre à l'été 2008
Six grands chantiers de recherche ont été définis et seront dirigés par les grands groupes européens. Airbus et Saab vont par exemple plancher sur l'aile « intelligente », dont la traînée sera réduite, tandis que Safran et Rolls vont développer les moteurs « verts » du futur, qui en principe consommeront 20% à 25% de carburant de moins par rapport aux propulseurs actuels.
Le groupe de travail sur les systèmes sera dirigé par Thales et Liebherr, et celui dédié aux hélicoptères sera pris en charge par Eurocopter (EADS) et AgustaWestland (groupe Alenia). Ces « leaders » ont jusqu'à 2010 pour sélectionner et présenter des projets à un comité d'évaluation et au board. Ensuite, ils construiront des démonstrateurs à échelle 1, pour valider les technologies choisies.
Même si les grandes entreprises dominent les groupes de travail, les PME ne seront pas totalement oubliées. La commission a imposé une règle simple : les grands groupes ne peuvent absorber plus de 50% des 1,6 milliard. Les 50% restants seront réservés à d'autres acteurs, comme les unités de recherche universitaires, les laboratoires spécialisés, les consultants ou des start-ups. Ensuite, les grands groupes devront obligatoirement réaffecter 20% de 800 millions d'euros dont ils ont la responsabilité à des PME. « C'est un point très important afin que chacun dans la filière européenne soit partie prenante de ce projet », explique Janez Potocnik. Si tout va bien, les premiers appels d'offre devraient être lancés dans le courant de l'été 2008, selon les responsables de Clean Sky.