Bouteilles, bocaux, pots... les emballages en verre collectés dans les conteneurs bretons partent à Cognac où ils retrouvent une deuxième vie. Chaque jour, une noria de camions remplis de verre viennent déposer leur chargement à l’usine Samin à Château-Bernard près de Cognac, en Charente-Maritime.
Ils viennent de Bretagne ou du Grand Ouest. Dans ce centre de traitement, filiale de Saint-Gobain emballages, le verre subit toute une série de tris avant d’être broyé et transformé en « calcin ».
12 analyses par heure
Il s’agit de le débarrasser de toutes les impuretés et autres corps étrangers indésirables : bouchons, étiquettes, capsules, collerettes métalliques, écrans de télévision, pare-brise... Rien n’est laissé au hasard « On réalise en moyenne 12 analyses par heure pour repérer les défauts », souligne Richard Maillet, directeur du recyclage chez Saint-Gobain. Pourquoi tant de soin ? parce que pour faire du verre neuf, il faut un calcin irréprochable « La qualité, c’est l’affaire du consommateur.
La vitrocéramique et la porcelaine sont nos pires enemis. Le verre d’emballage ne fond pas à la même température que les autres. Le mélange rend leur recyclage difficile, voire impossible », ajoute Michel Gardes, président de la chambre syndicale du verre.
Près des vignobles
Après traitement, le calcin est ensuite acheminé à la verrerie Saint-Gobain de Cognac. Cette usine équipée de trois fours chauffés à 1.300 degrés produit 650 millions de bouteilles par an, à partir de 180.000 tonnes de calcin. En France, les centres de traitement et les usines verrières sont situés à proximité des vignobles, là ou se trouvent leurs débouchés. « En France, chaque tonne de verre collecté parcourt en moyenne 225 km. C’est le verre breton qui fait le plus long chemin », souligne Michel Gardes.
Améliorer la collecte
Le jeu en vaut la chandelle car les avantages écologiques sont nombreux « Chaque tonne de verre recyclé évite l’émission de 400 kg de CO2 dans l’atmosphère et le coût de traitement en collecte sélective est inférieur à celui des ordures ménagères », explique-t-on à Eco emballages. Crée depuis 1992 pour mettre en place et coordonner la collecte sélective en France, Eco-Emballages tire un bilan positif de 15 années.
Aujourd’hui, six bouteilles sur dix en France sont recyclées. « Mais l’objectif est de faire mieux et moins cher en organisant encore mieux les circuits de collecte », explique Catherine Le Pober, responsable pour l’Ouest d’Eco emballages.
Frédérique Le Gall
Les Bretons champions du recyclage
En 2006, en Bretagne, 142.848 tonnes de bouteilles et de bocaux en verre ont été recyclées soit environ 49 kg par habitant, alors que la moyenne nationale est de 30 kg par habitant. « Tous matériaux confondus, les Bretons sont des bons élèves en matière de tri sélectif et cela depuis longtemps. On sent une réelle volonté des élus et de la population de ne pas gaspiller », confirme Catherine Le Pober, responsable pour l’Ouest d’Eco-emballages.