Intervenant lors d'un colloque consacré aux smart grids (réseaux intelligents, 5ème forum ISA France), Bernard Blez, directeur délégué de la division recherche et innovation de GDF Suez, a fait part des avantages attendus des smart grids. "Le client final aimerait bien être producteur d'énergies renouvelables ou avoir la possibilité d'en consommer, bénéficier de plus de concurrence, pouvoir faire des économies sur sa facture...", indique-t-il. "Pour les producteurs et fournisseurs, c'est d'abord l'optimisation des portefeuilles énergétiques, en termes de production et de tarification, qui est visée". S'y ajoutent l'injection des énergies renouvelables, le pilotage du réseau (gestion de la "pointe" électrique), la diminution des gaz à effet de serre... "Les investissements sont très lourds, les smart grids ne vont pas se faire en un jour...", prévient-il. "L'effacement reste une grande inconnue: quels seront les outils adaptés.? Les clients vont-ils l'accepter?" Il pose la question du "stockage qui sera un des sujets des années à venir".. Les premières fonctionnalités devraient apparaître d'ici 5 ans et les smart grids interviendraient d'ici une quinzaine d'années.
Les freins aux smart grids La montée en puissance des smart grids devra cependant tenir compte de plusieurs difficultés, économiques ou sociales. Les modèles économiques restent à définir, explique-t-il: "si un client gagne 150 ans euros par an sur sa facture, on ne pourra pas lui facturer ce service 20 euros par mois....". Il observe en outre la montée "dans les blogs de thématiques big brother" qui pourraient retarder ou bloquer le développement des réseaux intelligents. Si les gains potentiels semblent évidents pour toutes les parties prenantes du système, les business models, d'autant plus qu'il reste des verrous techniques et législatifs, mais aussi sociaux et économiques..
Enfin, Bernard Blez plaide pour un mix énergétique dans les smart grids: "arrêtons de raisonner en smart grids élec! Il n'y a pas que l'électricité qui soit intelligente. Il faut travailler avec les autres énergies en complémentarité et aussi pour des questions de stockage..."
Interrogé sur l'expérimentation d'une "Zen box", Bernard Blez a rappelé qu'elle s'appuyait sur une gestion des consommations d'électricité, de gaz et d'eau, assortie d'un dispositif "de télésurveillance anti-intrusion". Actuellement, les gains "ne permettent pas de couvrir les coûts du service", a-t-il précisé. L'accueil des clients "est très bon" mais ce n'est pas représentatif car il s'agit de clients expérimentateurs, des clients un peu technos qui adorent s'impliquer dans ces sujets"....
Et aussi: une box MDE chez France Télécom? Lors de ce même colloque, Jean-Yves Léonnec, directeur de l'anticipation stratégique de France Télécom, a indiqué que France Telecom réfléchissait à une box "économies d'énergie". Il n'a pas souhaité préciser l'état d'avancement du projet ni le(s) fournisseurs(s) concernés. "Les opérateurs télécom ont une bonne expérience à partager avec les énergéticiens sur la facturation mensuelle, à la minute, etc." a-t-il souligné.
|