2010-09-07 : 'Energie 2007' |
Les fournisseurs sont également concernés par le déploiement expérimental du compteur communicant Linky, celui-ci devant leur permettre de tester de nouvelles offres. Entretien avec Fabien Choné, directeur général délégué de Direct énergie. Que vous inspire la publication du décret du 31 août 2010 relatif au remplacement des compteurs électriques (Journal officiel du 2 septembre)? Fabien Choné: nous avons été auditionnés par la CRE il y a deux ans, préalablement à la rédaction du décret. Notre réponse alors était celle-ci: la problématique des offres à effacement (l'alinéa 4 de l'article 4 de la loi no 2000-108 du 10 février 2000*) n'est pas un simple problème technique, c'est d'abord un problème économique. Si la réponse à ce problème se résume à ce décret sur le comptage, c'est peu satisfaisant. Mais, puisqu'il y a eu, depuis, cette consultation, le groupe de travail Poignant-Sido sur la pointe, le projet de loi Nome, les obligations de capacité..., la dimension économique du dossier est désormais sur la table. Ce qui compte, par-delà la publication du décret, c'est l'évolution assez sensible d'ERDF sur le sujet. Il y a 2 ou 3 ans, ERDF faisait preuve de rigidité et se montrait peu ouvert à la concertation; aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Nous sommes beaucoup moins inquiets sur l'évolution du projet car il y a désormais une réelle concertation. Cela évolue dans le bon sens. Ce qui est imposé par le décret, c'est la mise en oeuvre d'un projet évolutif. Exemple: un haut dirigeant d'ERDF disait la semaine dernière que le distributeur envisageait de modifier la technique CPL pour y faire passer beaucoup plus d'informations que précédemment. C'est un bon signe. Nous aimerions bien voir d'autres évolutions. Ainsi, le mode de comptage enregistre la puissance maximum atteinte par un client mais la mesure s'effectue sur une période qui n'est pas celle correspondant au déclenchement du disjoncteur. Or, cela permettrait de définir précisément la bonne puissance souscrite. Et de faire des offres correspondantes, gages d'économies pour le consommateur... Comme fournisseur, êtes-vous aujourd'hui en mesure de tester des offres dans le cadre de l'expérimentation Linky? Fabien Choné: la réponse est non. L'expérimentation nous déçoit: beaucoup de choses se font sur un mode manuel ou par maquettes, ce qui n'est pas pratique pour un fournisseur comme Direct énergie. En plus, le contexte économique est exécrable: lorsqu'on a la tête sous l'eau, on n'a pas le temps de faire tous les tests qu'on voudrait... Si la loi Nome est votée dans des conditions économiques et des délais satisfaisants, alors elle permettra le développement d'offres innovantes. Aujourd'hui, il ne serait pas raisonnable que nous testions des nouvelles offres sans savoir s'il sera possible de les développer demain. * "IV.-Les gestionnaires des réseaux publics de transport et de distribution d'électricité mettent en oeuvre des dispositifs permettant aux fournisseurs de proposer à leurs clients des prix différents suivant les périodes de l'année ou de la journée et incitant les utilisateurs des réseaux à limiter leur consommation pendant les périodes où la consommation de l'ensemble des consommateurs est la plus élevée. La structure et le niveau des tarifs d'utilisation des réseaux de transport et de distribution d'électricité sont fixés afin d'inciter les clients à limiter leur consommation aux périodes où la consommation de l'ensemble des consommateurs est la plus élevée dans la mesure où le produit global de ces tarifs couvre l'ensemble des coûts d'utilisation de ces réseaux. Les cahiers des charges des concessions et les règlements de service des régies de distribution d'électricité sont mis en conformité avec les dispositions du présent article. Un décret en Conseil d'Etat pris sur proposition de la Commission de régulation de l'énergie, précise les modalités d'application du premier alinéa, notamment les modalités de prise en charge financière de ce dispositif." |