Le projet des « initiatives d'excellence » (idex), ces futurs campus à vocation mondiale, est doté de 7,7 milliards d'euros.
Ils sont finalement 100 sur les 241 candidats à être retenus, dont les 83 laboratoires classés A par le jury et 17 noms complémentaires classés B et retenus sur proposition du jury, à la demande du comité de pilotage (instance qui comprend notamment des membres du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche, de l'Agence nationale de la recherche, etc.).
Une liste complémentaire qui n'en finit pas de faire des vagues dans la communauté universitaire. Et qui a permis des ajustements dans le sens d'un rééquilibrage voulu par le comité de pilotage entre l'innovation, privilégiée par le jury international, et la reconnaissance de forces déjà existantes. C'est ainsi qu'ont finalement été rattrapés des projets notés B dans lesquels interviennent des chercheurs de renommée internationale comme Alain Aspect, médaille d'or du CNRS (labex Palm sur le plateau de Saclay), l'économiste Jean Tirole (labex IAST à Toulouse) ou encore Mathias Fink, médaille d'argent du CNRS (labex Wifi à Paris, présenté par Paris Sciences et Lettres Quartier latin).
En revanche, contrairement aux craintes exprimées face à la compétition, l'ensemble des disciplines ont été récompensées, et d'abord les sciences humaines et sociales (26 laboratoires labellisés), la biologie-santé (23), l'environnement et les sciences de l'univers (17), les sciences du numérique (15), l'énergie (10), les nanotechnologies (9). Les lauréats sont présents sur l'ensemble du territoire, bien que les lignes traditionnelles de force de la recherche française se dégagent avec une concentration des « labex » en Ile-de-France, et dans un arc qui passe par l'Alsace, la région Rhône-Alpes jusqu'à Montpellier et Bordeaux.
7,7 milliards d'euros pour les Initiatives d'excellence
A la veille du week-end, le gouvernement a aussi levé le voile sur un appel à projets d'une autre taille : celui des « initiatives d'excellence » (idex), ces futurs campus à vocation mondiale, doté de 7,7 milliards d'euros. Sur les 17 candidats déclarés en janvier, 7 ont été pré-sélectionnés. En Ile-de-France, seuls deux projets sur 6 sont sortis du lot : ceux de Paris Sciences et Lettres Etoile (ENS, Dauphine etc...) et de Sorbonne Universités (Paris 2, Paris 4, UPMC-Paris 6), qui ont d'ailleurs chacun récolté une dizaine de Labex. Exit donc le campus du plateau de Saclay ainsi que les dossiers présentés par le pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) Hésam (Cnam, Paris 1, Ena, EHESS, Arts et Métiers ParisTech, etc), Sorbonne Paris Cité (Paris 3, Paris 5, Paris 7, Sciences-Po etc) et Paris Est. Dans les régions, les projets de l'université de Strasbourg (6 labex), de Lyon (8 labex), de Grenoble (8 labex), de Bordeaux (5 labex) et de Toulouse ont tiré leur épingle du jeu. Laissant entre autres sur le bord de la route Montpellier et Aix-Marseille.
Le choix définitif sera arrêté cet été, après de nouvelles auditions des admissibles devant le jury. Un deuxième voire un troisième appel d'offres pour les labex devraient être lancés, tout comme une deuxième vague pour les campus d'excellence. Nouveaux appels pour lesquels de nombreux acteurs, même les plus favorables au grand emprunt, demandent une plus grande clarté dans les critères exigés et, à l'image de la Conférence des présidents d'universités (CPU), « la transparence des décisions et que soient respectés et rendus publics les avis et recommandations des jurys internationaux. »