Inversement, la FAO (Food and Agriculture Organization) affirme que la disparition des forêts se ralentit. C’est tout aussi contestable.
Il est indéniable que les forêts continuent de disparaître à un rythme dramatique au niveau mondial. Ce sont 13 millions d’hectares de forêts qui disparaissent chaque année, coupés à ras !
L’affirmation de la FAO est trompeuse car elle tient compte des surfaces replantées. Or, les forêts replantées sont très loin de remplacer les forêts naturelles primaires : souvent composées d’une ou deux essences dédiées à l’industrie papetière, les forêts replantées sont d’une pauvreté écologique affligeante. - L’exemple désolant de la Tasmanie, région de l’Australie grande comme l’Irlande, est révélateur. Les forêts primaires de Tasmanie, notamment les forêts d’eucalyptus, uniques au monde, sont détruites méthodiquement par des sociétés privées … et publiques. Pourquoi ? Tout simplement pour replanter 1 seule espèce d’arbre destiné à faire de la pâte à papier. C’est toute l’incroyable biodiversité des forêts humides, fruits d’un équilibre écologique multimillénaire, qui est menacée. 20% de l’île sont déjà occupés par les plantations qui sont protégés par leurs exploitants en empoisonnant les animaux sauvages. En effet, pour empêcher les animaux, privés de leur habitat naturel, de venir se nourrir des jeunes plants ; les forestiers utilisent un agent toxique pour les empoisonner. Ce poison, le 1080 dérivé de l’agent orange, est utilisé à grande échelle pour éliminer opposums et autres wallabies.
Evitez la certification PEFC !! Le certificat européen PEFC, censé identifié les plantations forestières saines, admet les pratiques de Tasmanie. Ainsi, quand vous croyez acheter du bois issu de forêts replantées et gérées durablement, vous contribuer à la destruction de la forêt !! Tout comme le label australien AFS, il faut éviter le label PEFC, trop incohérent. >> Ne vous fiez qu’au label FSC, le seul aujourd’hui à offrir des garanties sérieuses. > A l’autre bout de la planète, chez nous, en Europe, certains pensent qu’il faut accroître la place du bois dans la production d’énergie.
Malgré l’urbanisation croissante, et la croissance des périphéries urbaines ; malgré les incendies de l’été ou les tempêtes, les forêts européennes et françaises ne cessent de grandir. La surface forestière grandit de plusieurs milliers d’hectares chaque année.
Conséquence directe, le bois redevient un matériau de construction à la mode et retrouve sa place en tant que combustible pour le chauffage.
La perspective d’économiser l’énergie et l’utilisation des carburants fossiles (pétrole, gaz) va impliquer de mieux exploiter qu’elles ne le sont aujourd’hui les forêts françaises.
Autre élément qui pousse à l’extension des forêts, la lutte contre l’effet de serre. En effet, le bois des forêts sert de piège, de « puits », à carbone et aide l’Europe dans son combat contre le C02. D’un point de vue global donc, l’exploitation de la forêt, en Europe comme dans le monde entier, va devoir trouver un équilibre en l’impératif écologique et de préservation de la nature d’une part et d’autre part, la d’exploiter la forêt comme une ressource vitale pour le papier, le chauffage, la construction.
L’accord passé entre Bornéo, la Malaisie et l’Indonésie pour préserver la forêt primaire au cœur de l’île, une des forêts équatoriales les plus riches de la planète. C’est 220 000 km2 de leur bien commun, environ 1/3 de Bornéo, que les 3 pays veulent préserver et gérer de manière responsable et durable.
Une voie raisonnable que beaucoup de pays n’ont pas encore trouvé. En attendant, c’est à à nous, les consommateurs, de peser sur ce débat en n’achetant QUE du bois FSC.
Zoom Cuisiner au bois pollue presqu'autant que le diesel
Ce mode de cuisson, utilisé dans de très nombreux pays en développement comme par exemple le Honduras, le Vietnam et bien d’autres, pollue plus qu’on ne le pensait. > Les cuisinières à bois émettent en effet des particules de fumées noires qui constituent des aérosols carbonés qui dans l’atmosphère absorbent l’énergie solaire et donc contribue au réchauffement. > Selon une étude de chercheurs de l’Université de l’Illinois, ce sont 800 000 tonnes de suie qui sont diffusées dans l’air par 400 millions de cuisinières à bois utilisés par 2 milliards de personnes dans le monde. Cela représente 10% des particules émises dans l’atmosphère, soit presque autant que l’ensemble des émissions des véhicules Diesel (890 000 tonnes) !
Dramatique
Chaque année entre 13 et 15 millions d’hectares de forêts disparaissent, soit environ le ¼ de la superficie française ou l’équivalent de la Belgique. La moitié est due à des coupes illégales. Les conséquences ne se font pas sentir que sur l’effet de serre mais également localement sur les sols qui ruissellent plus et donc favorisent les inondations, l’évaporation et donc la sécheresse. Quand un massif forestier a été surexploité par une société forestière, il perd toute sa valeur et ne repousse pas : il est rasé par les industriels de la pâte à papier puis investi par des cultivateurs de soja en Amérique latine par exemple. L’impact sur la biodiversité est dramatique :
50% des espèces végétales et animales vivent dans les forêts tropicales,
50% des médicaments proviennent de la nature,
50% des forêts tropicales ont déjà disparu.
Moins de 1% des bois tropicaux sont certifiés.
En Amazonie, le pillage de la forêt s'étend. Avec un énorme gaspillage puisque 58% du bois coupé illégalement seraient perdus et n'arriveraient pas sur le marché pour être exploités par l'industrie et vendus. Ces pertes finissent en poussière, en sciure, en déchets, en chutes inutilisable.
Dans le périmètre d'un seul arbre abattu, il y a 27 arbres de plus de 10 centimètres qui sont endommagés. En moyenne, 2 m3 de bois sont abîmés pour 1 m3 réellement exploité.
Anormal
La France importe énormément de bois tropical dont une proportion croissante est d'origine illégale. Une étude du WWF britannique de 2005* montre que 39% des importations françaises de bois tropical étaient issues d'une exploitation illégale des forêts ! La France s'alimente fortement dans des pays connus pour leurs fortes exportations de bois illégal , comme le Brésil où elle atteindrait 47% du bois exploité. Au Cameroun ce taux atteint 50%, en Indonésie 73%. Le WWF a mené une campagne d'information en 2006 pour sensibiliser les distributeurs et le public aux essences d'arbres menacées mais les pratiques n'ont pas beaucoup évolué. Responsables, les pratiques de grand import de la distribution ou de la VPC, trop peu regardantes à l'origine de leurs achats. |