L'automobile = dépendance au pétrole et pollution
En France, les transports dépendent à 97% du pétrole (IFP, 09/2006) dont le prix connaît une augmentation régulière (plus de 95 dollars le baril actuellement), or le trafic routier en est bien évidemment le premier consommateur.
Au niveau environnemental, en 2005, le secteur des transports routiers a émis près de 140 millions de tonnes de CO2, soit 20% de plus qu'en 1990 : avec près d'un quart des émissions, c'est le premier contributeur en CO2 du pays, devant le résidentiel-tertiaire (23%). La voiture particulière génère à elle seule près de la moitié des émissions dues aux transports routiers et représente au final 13,3% des rejets
De plus, l'automobile reste la première source de pollution atmosphérique locale dans les grandes villes comme l'agglomération parisienne et participe ainsi au développement de maladies comme l'asthme et les bronchites chroniques notamment chez les plus fragiles.
Face à l'immense défi que représente la dégradation de notre environnement et notre santé, le secteur automobile enchaîné depuis trop longtemps au pétrole doit se renouveler vers des technologies beaucoup moins polluantes tout en convaincant les consommateurs. Rappelons ques les déclinaisons électriques des voitures comme les Peugeot 106, Citroën Saxo et Citroën Berlingo furent des échecs commerciaux...
Une batterie nouvelle génération pour des performances inégalées
Convaincre les automobilistes tout en diminuant l'impact sur l'environnement de l'automobile, c'est le pari d'une nouvelle voiture entièrement électrique, la "BlueCar" qui vient d'obtenir son homologation pour sillonner les routes françaises et qui devrait être commercialisée en 2009 aux alentours de 15 000 €. Sur tous les véhicules électriques autonomes, le point faible demeure la batterie : coûteuse, lourde, volumineuse, de faible autonomie et faible puissance...
La batterie qui équipe la BlueCar a été développée par BatScap, filiale du Groupe Bolloré et d’EDF (qui détient une participation de 5 %). Fort d’une équipe d’une centaine de chercheurs, ingénieurs et techniciens et bénéficiant d’équipements de recherche et de production considérables, BatScap a, au terme de plus de douze années de travaux, mis au point une batterie basée sur la technologie Lithium-Métal-Polymère (LMP).
De conception inédite, cette batterie de très haute performance présente des qualités uniques de légèreté, de compacité et de sécurité : sa durée de vie est de 10 ans et assure à la BlueCar une autonomie de 250 km et une vitesse de pointe de 130 km/h ! A comparer avec les modèles actuels qui proposent moins de 100 km d'autonomie pour une vitesse de pointe inférieure à 100 km/h.
Cette nouvelle génération de batteries, présente en outre de nombreux avantages pour un moindre impact sur l'environnement :
- elle ne contient aucun liquide toxique, ni métaux lourds
- elle est entièrement recyclable
- elle est cinq fois plus légère que les batteries au plomb
- elle est rechargeable totalement en seulement quatre heures.
Une citadine à coût d'utilisation réduit
Cette voiture, conçue pour un usage urbain, peut accueillir 5 passagers dont, ce qui n'est pas commun, trois à l'avant et deux à l'arrière avec possibilité de coucher les sièges arrières pour donner plus de volume au coffre.
Le coût d'utilisation est réduit puisqu'il faudra débourser, via le secteur, un euro pour 100 km de route contre environ 10 euros actuellement pour les voitures à essence. Son faible gabarit (3,30 m de long) donne la possibilité de trouver des places de stationnement plus facilement en plus de celles gratuites et réservées aux voitures électriques dans de nombreux parkings.
Vers l'industrialisation
Il ne reste plus qu'à finaliser la mise en oeuvre industrielle, et ce n'est pas forcément le plus évident, même si Jean-Marc Metais, le Président-Directeur Général de BatScap est optimiste : "nous sommes en discussion avec différents fabricants automobiles pour monter des partenariats. Cela avance très bien. Nous avons des schémas clairs puisque nous visons une commercialisation en 2009 (...) Nous sommes convaincus qu'il existe une attente très forte des particuliers urbains ou périurbains intéressés par les problèmes d'environnement. Nous allons aussi développer une série de véhicules adaptés aux flottes d'entreprises. C'est un marché mondial mais nous allons au départ concentrer nos efforts sur la partie européenne ou américaine » selon des propos rapportés par Le Parisien.
Le Groupe Bolloré, a déposé le 14 avril 2006 un permis de construire pour un nouveau site industriel en Bretagne, après celui de Montréal au Québec, qui permettra de porter ainsi la capacité de production de BatScap à dix mille batteries par an.
La voiture "zéro pollution" n'existera jamais
Gardons nous bien de croire que cette nouvelle voiture n'émet aucun polluant. Certains médias parlent naïvement de "zéro pollution", c'est absurde : il faut bien évidemment construire cette voiture et ses batteries, ce qui génère de la pollution. De plus, même dans son utilisation quotidienne, il faut recharger la batterie avec de l'électricité produite par des centrales plus ou moins polluantes (nucléaire, charbon, gaz, énergies renouvelables...). La voiture écologique qui ne pollue pas n'existera jamais, c'est un leurre.
Toutefois, la voiture électrique représente sans aucun doute le meilleur compromis actuel pour assurer une mobilité tout en diminuant significativement les émissions de polluants. Une utilisation plus raisonnable et raisonnée de l'automobile au quotidien demeure également un excellent levier d'action.
Auteur
Christophe Magdelaine - notre-planete.info
http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1431.php