Après l'ours blanc élevé au triste rang de symbole des conséquences de l'activité humaine sur l'environnement, des animaux aussi familiers que l'hippopotame, le tigre, plusieurs gazelles du désert, quantité de poissons d'eau douce, d'insectes, d'oiseaux et de plantes ont rejoint ces derniers mois la liste des espèces en péril. Selon le dernier recensement de l'Union mondiale pour la nature (UICN), 16.119 espèces sont clairement menacées d'extinction. C'est le cas pour un mammifère sur quatre, un volatile sur huit, un amphibien sur trois, et le quart des espèces de conifères poussant sur la planète. " La tendance est on ne peut plus claire : la perte de la biodiversité s'accélère ", évalue Achim Steiner, directeur général de l'organisation qui constitue le plus vaste réseau de connaissance sur l'environnement dans le monde avec 10.000 scientifiques et experts de 181 pays. Publiée il y a quelques mois, l'inventaire comporte 536 espèces de plus qu'en 2004, date de la précédente enquête qui avait déjà gonflé la liste rouge de 3.000 noms.
" En plus du dérèglement climatique, l'espèce humaine va devoir se préparer à un choc biologique sans commune mesure ", s'alarme le sénateur des Côtes d'Armor, Claude Saunier, co-auteur, avec Pierre Laffitte, sénateur des Alpes-Maritimes, d'un rapport sur le sujet, " La Biodiversité, l'autre choc ", qui sera publié cet hiver. Le constat est dramatique : ces deux cents dernières années, depuis le début de l'ère industrielle, le rythme de disparition de la faune et de la flore a été, selon les espèces, 10 à 100 fois supérieur au rythme naturel d'extinction constaté par les scientifiques sur une période de 500 millions d'années (une espèce sur un million chaque année).
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