Les déplacements des Français à plus de 100 kilomètres de leur domicile ont diminué en 2006, contrairement à la tendance des années précédentes, et cette baisse s’observe pour tous les modes de transports, selon une étude du ministère de l’Ecologie publiée vendredi. La baisse de la "mobilité à longue distance" a été de 3,1% pour le nombre de voyages et de 2,4% pour les kilomètres parcourus. Cette baisse modifie peu les parts relatives des différents modes de transport, mais celle de la voiture progresse toutefois légèrement. L’étude relève que globalement, "la voiture reste le mode de transport privilégié des Français". Ceux-ci l’utilisent pour effectuer 72% de leurs déplacements à longue distance, suivie de loin par le train (15%), l’avion (6,3%) et l’autocar (3%). La part de la voiture est plus élevée pour les voyages personnels que pour les déplacements professionnels (76% contre 59%) à l’inverse du train (13% contre 22%). Les voyages personnels représentent 80% des voyages longue distance. En 2006, les Français, âgés de quinze ou plus, ont effectué plus de 226 millions de voyages à longue distance allers-retours et ont parcouru 224 milliards de kilomètres, indique l’étude du Service économie, statistiques et prospective (SESP) du ministère.
Appellation : « AB 1920 ». Ce n'est ni le nom secret d'un futur médicament miracle ni celui d'un nouveau virus informatique, mais le numéro de matricule d'une proposition de loi en Californie. Vue d'Europe, cette proposition paraîtrait presque anodine. Elle prévoit que les particuliers convertis à l'énergie solaire pourront vendre leur trop-plein d'électricité à la Pacific Gas & Electricity (PG&E).
En France, EDF a depuis longtemps l'obligation d'acheter l'électricité produite par tout un chacun à un prix déterminé par les pouvoirs publics. Mais dans un Etat où l'esprit d'innovation tient lieu de culture nationale, cette simple mesure pourrait entraîner une nouvelle ruée vers l'or !
L'enthousiasme pour le solaire est déjà perceptible partout dans la Silicon Valley, par exemple à travers la multiplication sur les routes de camionnettes d'installateurs spécialisés dans ces technologies, le plus souvent des micro- entreprises créées par d'anciens plombiers ou électriciens attirés par un marché si prometteur. Leurs panneaux, proposés par des dizaines de firmes technologiques installées sur tout le territoire de l'Etat, ne tapissent pas seulement les toits des milliardaires. Désormais, ils poussent comme des champignons pour alimenter de petites usines, des centres commerciaux ou des zones résidentielles.
L'engouement de la Silicon Valley pour l'énergie solaire ne se mesure pas seulement par le nombre et la variété de panneaux qui commencent à émailler son paysage. La région voit maintenant quelques-uns de ses meilleurs professionnels se tourner vers ce qui est perçu sur place comme le prochain eldorado. Et pas seulement les ingénieurs informatiques. De grandes sociétés de recrutement assurent qu'elles reçoivent maintenant ces demandes d'emploi de la part de jeunes diplômés des universités locales, Stanford, CalTech ou Berkeley. Des avocats réputés cherchent à se faire recruter par des entreprises de « clean tech ». Des experts financiers, des ingénieurs de travaux publics et bien d'autres encore envoient leur CV en espérant donner un nouveau sens à leur vie professionnelle. « La plupart veulent se sentir utiles dans la nécessité de contribuer à la sauvegarde de notre planète », résume l'un de ces recruteurs. Certes, il n'y a pas que l'idéal. La motivation de beaucoup vient également de la conviction que l'essor de l'énergie solaire en Californie peut leur permettre, s'ils suivent le mouvement, d'obtenir de meilleures rémunérations.
Ce sentiment est alimenté par les médias, qui soulignent chaque jour combien les start-up du solaire sont courtisées par le capital-risque local, que les marchés sont considérables et que tout reste à faire. Même certains industriels traditionnels des semiconducteurs, pressés par les start-up technologiques, se convertissent à la production de panneaux solaires. C'est le cas d'Applied Materials, qui prévoit 2 milliards de dollars de commandes dans les trois prochaines années !
Si l'effervescence est si grande, c'est que la Valley considère que l'avènement du solaire coïncide avec les domaines où elle excelle : les composants, la miniaturisation, l'informatique et la recherche scientifique. Dans tous ces secteurs, elle démontre depuis des décennies qu'elle sait, mieux que toute autre région du monde, transformer l'innovation en produits commerciaux compétitifs.
L'engouement est d'autant plus fort qu'il est impulsé par les icônes de la high-tech. « Tous les jours, je reçois des e-mails de salariés qui me disent : l'énergie solaire me donne une raison de plus d'aimer travailler chez Google, comment pourrais-je en avoir chez moi ? », indique par exemple Robyn Beavers, responsable des programmes de développement durable au siège du célèbre moteur de recherche à Mountain View. Google vient de terminer l'installation sur son campus de la plus importante capacité de production solaire parmi les entreprises américaines aujourd'hui : 1,6 megawatt de capacité, soit près de la moitié des besoins électriques du siège. Il y a même des panneaux au-dessus de certains garages, qui permettent à des voitures électriques d'être rechargées pendant que les salariés vaquent à leurs occupations.
Pour répondre plus vite à l'attente des Californiens, il n'y a heureusement pas que le progrès scientifique. Car celui-ci n'a pas encore permis de rendre l'électricité d'origine solaire aussi compétitive que celle produite à partir d'énergies non renouvelables, fossiles ou nucléaire. Les spécialistes estiment qu'elle ne le sera pas avant 2012 ou 2015. Cette fois, c'est l'esprit d'entreprise et le calcul financier qui viennent à la rescousse. Ainsi des entreprises comme Sun Run proposent aux particuliers un équipement solaire gratuit ou à très faible coût à leur domicile. Comme l'installation ne leur appartient pas, ils n'ont pas non plus à se préoccuper de sa maintenance. Enfin, cerise sur le gâteau, l'électricité produite grâce à ces panneaux leur est certes facturée, mais à un prix inférieur à celui de PG&E ou de ses concurrents. Le secret ? Ces entreprises misent sur le long terme, c'est-à-dire sur la baisse continuelle du prix de revient de l'énergie solaire et le pari que la Californie continuera de favoriser fiscalement de telles installations. A terme, cette production devrait donc devenir plus rentable que la production classique et, même si les tarifs aux usagers suivent cette courbe descendante, ce modèle économique devrait se révéler profitable. Et en attendant, les clients peuvent consommer « propre » à moindre coût.
Naturellement, ce mouvement s'inscrit dans un contexte plus global, lié à l'ambition politique de la Californie de vouloir devenir la patrie mondiale des « clean tech ». C'est même le principal actif du gouverneur Schwarzenegger que d'avoir très tôt engagé le Golden State dans les énergies renouvelables, en s'intéressant à l'hydrogène notamment. Il s'est donc aisément rallié au solaire en lançant un autre programme ambitieux : un million de toits californiens doivent être équipés de tels panneaux en 2018, soit un potentiel de 3.000 mégawatts d'électricité d'origine solaire d'ici à dix ans. Une mesure complétée par l'obligation faite aux producteurs locaux d'électricité de générer 20 % de leur énergie avec le solaire d'ici à la fin de cette décennie.
Cette volonté politique au service de l'innovation scientifique, partagée à tous les niveaux de l'administration, associée à l'idéal des Californiens, qui veulent jouer un rôle pilote vis-à-vis du reste de l'Union, explique la force du mouvement actuel. Et, cette fois, contrairement aux cycles d'innovations précédents, l'ensemble de la population peut prétendre apporter sa pierre à l'édifice.
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