Selon une enquête récemment publiée par l'INSEE, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne en ce qui concerne le poids de l'énergie (logement et transport) dans nos budgets, et, si globalement la part qui lui est consacrée est restée stable depuis vingt ans, les écarts se creusent en fonction du lieu d'habitation, du combustible utilisé, de l'âge et des revenus. En 2006, les Français ont consacré en moyenne 4,8 % de leur budget à l'énergie nécessaire à leur logement, et 3,6 % à celle de leur véhicule personnel, soit 8,4 % au total, ce qui représente une facture moyenne de 2300 € par an. Cet « effort énergétique » a peu varié en 20 ans, se stabilisant après les chocs pétroliers des années 70 et 80, autour de 9 %.
Mais ces dépenses ne grèvent pas de la même manière le budget de chacun. L'effort énergétique d'un habitant de zone rurale sera pratiquement le double de celui d'un habitant de l'agglomération parisienne. Effectivement, les logements plus grands entraînent une consommation d'énergie plus forte en milieu rural, et les personnes y sont généralement plus éloignées de leur lieu de travail. Elles n'ont d'ailleurs pas d'autre choix que d'utiliser leur véhicule personnel pour s'y rendre.
En milieu rural, le fuel est aussi plus répandu qu'en ville comme combustible de chauffage pour le logement, et il représente une dépense supplémentaire de 28 % au mètre carré par rapport à l'électricité.
L'âge a aussi un impact sur les consommations d'énergie : un ménage de plus de 70 ans consacre 3,5 % de part supplémentaire dans son budget pour l'énergie qu'un ménage de moins de 30 ans. Là aussi, les aînés sont souvent logés plus grandement que les jeunes. Par contre, le rapport s'inverse en ce qui concerne les transports car le trajet domicile/lieu de travail coûte cher aux actifs.
En ce qui concerne les revenus, l'INSEE constate que plus les ménages sont aisés, plus les dépenses d'énergie sont élevées, car ils occupent eux-aussi des logements plus grands et plus équipés. Par contre, le poids de cette facture dans leur budget est nettement plus faible que chez les ménages modestes : 7 % pour les 20 % de ménages les plus aisés, contre 9,6 % pour les 20 % de ménages à revenus faibles.
Et depuis 1985, les écarts continuent à se creuser entre milieu rural et centre-ville : les ménages urbains bénéficient d'une meilleure isolation de leur logement et d'une meilleure efficacité énergétique des systèmes de chauffage et des véhicules, deux éléments supplémentaires à prendre en compte. Ces mêmes avancées technologiques ont plus profité aux plus riches qui ont vu baisser leur facture d'énergie d'un tiers depuis le second choc pétrolier, contre un quart seulement de baisse pour les ménages les plus modestes.
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